Dans les villes moyennes de Garoua et Maroua, au Nord et à l’Extrême Nord du Cameroun, on dit des «chefs», soit des détenteurs de l’autorité à l’échelle d’une famille, d’un quartier, de la cité ou autrefois d’un royaume, qu’ils doivent être «comme
des grands tas d’ordures». Ce proverbe situe ainsi les relations de pouvoir et l’exercice de l’autorité dans un rapport particulier avec la gestion des déchets : le chef doit se montrer patient et hiératique comme un grand dépotoir, lorsqu’il reçoit
toutes les insultes et les plaintes de ses sujets comme autant d’immondices ; mais, selon un registre ésotérique développé par les religions locales puis repris dans le cadre musulman, on attend aussi qu’il fasse preuve de la même puissance, magique
médicales et légales particulières. Une étude empirique a été réalisée dans les deux localités. De ce travail de terrain, nous avons observé qu’il existe pour les femmes au niveau médical, la possibilité d’une prise en charge des soins après un avortement
des expériences et vécus individuels des femmes en matière de procréation et de la grossesse d’une part, ainsi qu’à partir des difficultés liées aux normes imposées par les institutions sociales comme la famille ou l’État d’autre part. Il s’agit