Self-défense féminine dans le Caire en révolution : Techniques du genre et jeux de violence
Afrique du Nord-Est
pratiques de défense ayant émergé dans ce cadre. Les cours de self-défense (difā‘a ‘an al-nafs), dont le succès ne cesse de se confirmer dans les quartiers socialement favorisés de la ville du Caire, se trouvent au coeur de cette recherche. Ils y sont
envisagés non seulement comme révélateurs, mais aussi comme producteurs d’une culture matérielle et motrice « révolutionnaire », où les bouleversements politiques du moment s’incarnent dans leur dimension émotionnelle, sexuée, sociale et morale. Ces cours
réunissent des femmes – mais aussi parfois des hommes – venant faire l’acquisition de techniques de combat afin de se préparer à affronter une agression. La figure du « jeu », permettant d’englober dans l’analyse les différents niveaux de sens des expériences
sociaux de classe et de sexe dans la société égyptienne contemporaine. En rendant apparentes la dimension technique du rapport au pouvoir des individus ainsi que les modalités – socialement et sexuellement situées – de production des catégories « légitime